Les vins de France ont la cote !

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publié le jeudi 19 avril 2018 à 08h00

Les vins de France ont la cote !

Depuis 2009, les "Vins de France" remplacent la dénomination des vins de table, catégorie en bas de l'échelle pour laquelle la liberté des vignerons est à son apogée. En effet, contrairement aux AOP (appellation d'origine protégée) et aux IGP (indications géographiques protégées), aucun cahier des charges n'est à respecter dans le cas des vins de France.

 

Comme on y trouve de tout, il y a bien sûr du mauvais jus de raisin fermenté et on a tous tendance à oublier qu'il peut y avoir de sacrées belles pépites. Les vins de France ont toujours été relayés à de la consommation de masse, industrialisée et qui trouve sa place en rayon des grandes surfaces. Pourtant, il est dommage d'oublier le vigneron qui fait volontairement le choix de vouloir exprimer son vin à sa façon sans contrainte et qu'en plus, il est bon, bien au delà d'être seulement buvable ou inbuvable (pour quelques uns).

 

Les contraintes des IGP et des AOP passent aussi par la délimitation des cépages, si on fait le choix de cultiver un autre cépage qui ne fait pas partie du catalogue des cépages autorisés, l'estampillage Vin de France est alors automatique. Cette liberté créative passe aujourd'hui par les anciens cépages et la viticulture ancestrale sans pour autant empêcher que la qualité soit au rendez-vous. Quelque part, cela rejoint certains vins naturels qui ne rentrent sous aucun label et qui ne suivent pas forcément la démarche bio pour autant...

 

Heureusement aujourd'hui, un nouveau regard est porté sur les VDF et ils s'exportent même plutôt bien ! Rien qu'en 2017, la progression en volume d'exportation a augmenté de 10% pour un total de 88 millions de bouteilles. Le président d'Anivin (Association Nationale Interprofessionnelle des Vins de France), Noël Bougrier, a fait part de la nette revalorisation des VDF et du nouvel intérêt qui est suscité. Forcément, cela sollicite une nouvelle visibilité et donc de nouveaux moyens pour répondre à la demande. "Il faut apporter une réponse à cette demande et assurer un "sourcing durable" en raisin et non plus constitué de volumes de vin restant une fois que les vignobles AOC ou IGP ont pris ce dont ils avaient besoin", a demandé M. Bougrier.

 

En France, l'engouement se joue aussi au niveau national puisque les ventes ont augmenté de 50% en 2017 pour 21 millions de bouteilles vendues. Le public touché est un public jeune qui n'est pas familiarisé aux rudiments du vin et qui n'a pas forcément envie de se contraindre uniquement à boire de la bière.

 

Pour ce faire, l'interprofession demande à bénéficier de vignobles dédiés au même titre que les autres appellations. Pour ce faire, deux vignobles pilotes se sont lancés dans l'aventure : le Domaine de la Baume (filiale Languedoc des Grands Chais de France) avec la Coopérative d'Orveillan (Chardonnay et Floréal) et le second, les Caves de Malepère et de Razès (Evoc) main dans la main avec Vinadeis (Cabernet-sauvignon, Chardonnay, Merlot et Vidoc).

 

Dorénavant, il s'agira bien d'une catégorie à part entière et plus d'une simple dénomination donnée aux vins sans "étiquette". "Le vin de table est une catégorie qui a déposé le bilan, nous n’avons pas repris le passif ! " déclare Bruno Kessler, le vice président de l'Anivin.

 

Il y a donc une méthodologie réfléchie pour mener à bien ce nouveau projet avec l'implantation de 4000 pieds de vignes par hectare sur de grandes parcelles planes. Ensuite vient le choix de cépages résistants (au moins 15%) pour les assemblages et en accord avec ce que la réglementation décrit déjà. Le rendement de 150hl/ha est également mis en avant des objectifs avec une fertirrigation raisonnée et adaptable aux besoins de chaque produit.

 

Les coûts des investissements ont également été nettement calculés pour prévoir leur amortissement avec une maximisation de la mécanisation du vignoble (y compris la taille des haies) voire même de la robotique pour la protection et la prévision des risques météorologiques et des traitements à administrer. L'interprofession a calculé qu'un îlot de 30 ha permettrait de pratiquer des simulations raisonnables pour être rentable sur le long terme. Reste à voir ce que ça donnera en pratique !

 

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