Une Académie internationale des Vins voit le jour en Alsace

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publié le jeudi 26 juillet 2018 à 10h00

Une Académie internationale des Vins voit le jour en Alsace

Basée à Landersheim, l'Académie Internationale des Vins en Alsace (AIVA) a pour vocation de développer l'ensemble des métiers de la filière viti-vinicole en France et dans le monde. Dans un cadre pédagogique d'exception, elle assure la transmission de la connaissance moderne des professionnels du vin de la production, gestion et commercialisation. L'équipe de Winameety a voulu en savoir plus sur cet important projet et les objectifs qu'il allait servir.

Winameety : Comment le projet de l’Académie Internationale des Vins en Alsace s’est-il concrétisé ?
AIVA : Ce projet a été muri pendant plus de cinq années avant de voir le jour. Il est le fruit d’une analyse du secteur viti-vinicole et de la commercialisation des vins. Le domaine du vin en France est face à un challenge et, même si la réputation des vins français reste excellente, l’émergence d’une concurrence internationale forte et les nouveaux modes de vie des consommateurs met en questionnement le futur de la filière. De nombreux acteurs de la profession (viticulteurs, restaurateurs et commerçants) ont exprimés leurs inquiétudes et espoirs et la création de l’académie internationale des vins en Alsace s’est imposée d’elle-même.

W : Selon vous, pourquoi observe-t-on une pénurie de talents dans les métiers du vin ?
A : L’évolution du marché a été rapide ces dernières années et les métiers ont changé. C’est ainsi qu’un viticulteur doit être à la fois chef d’entreprise, artisan, commerçant et technicien. Un caviste doit être entrepreneur, gestionnaire, négociateur et financier. Toutes ces qualités ne s’improvisent plus. De plus, la reprise d’un domaine viticole est un vrai marathon pour un jeune qui souhaite s’installer et les exigences financières souvent impossibles à satisfaire.

W : Votre Académie se veut internationale et est déjà partenaire en moins d’un an d’une dizaine d’universités étrangères, l’excellence française fait-elle encore toute la différence ?
A : A l’étranger quand on parle de la France, on parle de produits de luxe, de qualité de la vie, de vins et de gastronomie. Cette image reste très profondément marquée dans les esprits. Cette image d’Epinal est sans conteste, un des principaux atouts de la France mais elle se confronte à la réalité du marché.Il y a 20 ans les linéaires de vins français représentait près de la moitié des linéaires des vins étrangers. Aujourd’hui nous sommes aujourd’hui à moins de 20%.

W : Quelles sont, dans les grandes lignes, les formations et les avantages que vous proposez ?
A : Notre première obsession a été de donner une formation qui amène à un métier. C’est pourquoi nous sommes partis des professionnels pour bâtir nos programmes. Notre deuxième obsession a été de délivrer des diplômes reconnus par les universités. Nous avons donc monté des partenariats avec les universités du grand Est leaders dans leurs domaines et avec de très nombreux professionnels du secteur.

L’Université de Haute Alsace nous a aidé à développer deux diplômes universitaires originaux.

  •             Un DU de sommelier restaurateur avec les restaurants étoilés d’Alsace
  •             Un DU de sommelier caviste avec les enseignes de grandes distributions et magasins-cavistes.

L’Université de Lorraine (IAE Nancy School of Management) nous a aidé à développer

  •             Une Licence professionnelle Logistique et Commercialisation des vins et spiritueux
  •             Une Licence professionnelle Distribution des vins et spiritueux.

 Parallèlement nous avons développé :

  • Un module sur les vins de prestige que nous enseignerons dans le cadre du Doctorat en Business Administration (DBA) de l’université de San Diego.
  • De très nombreuses formations courtes autour de la connaissance du vin, de la vigne et de la dégustation.
  • Nous formons également à la certification WSET, reconnue dans plus de 70 pays aujourd’hui.

W : La filière vin a-t-elle encore plus d’avenir qu’avant selon votre constat ?
A : Nous n’avons pas la prétention de penser que notre constat a déjà amélioré le futur de la filière mais nous pensons simplement qu’il a permis de mieux appréhender les enjeux et nous espérons qu’AIVA va donner envie aux différents acteurs de se fédérer en leur faisant comprendre qu’il est temps d’agir et de se poser les vraies questions.

W : Quels sont les actions que vous mettez aujourd’hui en place pour séduire un jeune public à la culture vin et les inciter à embrasser cette filière ?
A : Il y a déjà de très nombreux jeunes séduits par la filière. Le problème n’est pas à ce niveau mais plus au niveau de leur donner la confiance nécessaire pour s’y engager. Cela passe par la formation, l’accompagnement et la mise en situation.

W : L’internationalisation de l’Académie va permettre un engouement pour les vins alsaciens et ses professionnels aux quatre coins du monde, est-ce un objectif recherché dès le départ ?
A : Il est bien évident que les vins alsaciens vont profiter de l’internationalisation de l’académie et nous en sommes très heureux, mais je voudrai souligner ici que l’académie ne représente pas uniquement la région Alsace mais a pour but de dynamiser et de faire connaître toutes les régions françaises. Le temps des rivalités entre régions productrices est révolu et n’intéresse plus grand monde au niveau international.
L’avenir des vins d’Alsace, comme ceux des autres régions, passera en grande partie par leur reconnaissance de vins issus de l’hexagone.

W : Quelles sont les prochaines étapes que vous allez mettre en place ?
A : Nous progressons étape par étape et la priorité est d’asseoir l’Académie dans le monde de la formation vini-viticole et dans le monde professionnel. Développez les partenariats dans ces deux secteurs est prioritaire et l’accueil des étudiants étrangers sera la suite logique.

Pour en savoir plus : aiva-eu.com

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