Vignobles de Pyrénaïa, les tendres subtilités du raisin en gouttes d’or

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publié le jeudi 16 décembre 2021 à 15h34

Vignobles de Pyrénaïa, les tendres subtilités du raisin en gouttes d’or

 

 

Ambassadeur des nectars du Piémont, Vignobles de Pyrénaïa, petite maison de négoce, a créé son histoire en faisant rêver les consommateurs. Lancé dans l’exploration tannique merveilleuse des raisins pyrénéens, avec une poignée de proches, Simon Forgue vinifie, assemble, élève de grands crus, en exprime les nuances follement aromatiques. Sur la carte du Tendre, « Cairn » et autres « Or Pailleur » séduisent les papilles du monde. (Texte de Lucie d’Incau)

 

Pour faire du vin il faut du raisin. En attendant de vendanger le sien, Simon Forgue vinifie celui des autres. Son vin est le reflet des terroirs du Piémont et le miroir de son caractère. « Vigneron sans terre », il est devenu l’interprète d’une nature dans sa diversité infinie. Un arrière-pays qui a troublé sa vie la plus quotidienne. Quand le premier regard de l’enfance se tourne vers les vignes, la voie est là, pas tracée, mais voulue par une passion intense. Ingénieur en agriculture, formé en parallèle au diplôme national d’œnologue (DNO), il crée, en 2012, avec rien ou presque rien, sinon sa famille et une poignée d’amis, une toute petite structure de négoce et de vinification dans une carrosserie improbable, au fond d’une rue sans fin, à Mazères-Lezons, non loin des vignobles de Jurançon. Ce qui situe la mesure du défi, le goût du risque, et l’envie de se confronter à une autre dimension, à cette part d’ombre qui se cache derrière un vin sans terre ni château. Un vin de folie, un vin d’énergie, un vin d’émotion, vivant et mouvant, un vin d’artisan, un vin que l’on n’oublie pas. Révéler au monde la quintessence des cépages pyrénéens. « Tout ce que ce beau mot de vendanges semble promettre et rappeler de liberté... Et de gourmandise ».

 

Après huit ans passés en Madiran, comme maître de chai de Montus, il a pu établir des relations avec les vignerons de la région à qui il achète, aujourd’hui, le raisin entier et le moût. 50 000 bouteilles portent sa griffe, affichent un style, un label. À défaut de changer le monde, Cap A Cap (tête à tête, en gascon) met en valeur cinq vins de France aussi à l’aise dans les trois couleurs. Un rouge, pur merlot, au nez de petits fruits noirs croquants, un blanc doux des plus désirables, un sec à la matière unique de sauvignon blanc et petit manseng, un rosé, rose bonbon, aux notes acidulées de la grenade, et l’extra brut, méthode traditionnelle, assemblage aérien de jolies bulles, très fines et explosives. Pour ses cuvées « icônes », Simon initie les essais les plus variés avec des lots élevés dans des œufs d’argile de Toscane ou en grès, en dame-jeanne et foudres Stockinger. Les Premiers de Cordée ouvrent la voie dans l’innovation et la recherche. Un parcours dionysiaque où il a fallu beaucoup de foi, de force, mais aussi d’affectif, à la petite équipe sans foncier pour courir les aventures.

 

La vérité des raisins

 

Le Gabizos, espace de beauté immuable. Sur les étiquettes, l’illustration stylisée d’un paysage de montagne utilisé comme logo et comme emblème. Image qui facilite le repérage visuel de la marque. Simon arpente son bout de rocher, enfonce son enclave dans le Béarn où les abrupts fleurissent de vignes. Le sommet emblématique de Gourette renvoie à une origine régionale qui met l’accent sur l’importance du terroir. On est à la fois dans l’AOC Jurançon et hors territoire. Juste un pas en dehors du cadre. L’œnologue jongle avec manseng et tannât. Mais toujours sur une terre en forte pente à galets roulés. Cépage typiquement gascon, le tannât dessine la base d’une cuvée à la complexité déconcertante, mais à coup sûr merveilleuse. « Estive » ou la fougue solaire d’un vin rouge qui atteint des sommets. Un nom associé à des pans de prairies accrochées aux Pyrénées. Avec Frédéric Borde, comme « compagnon de route » et partenaire de l’aventure, Simon explore à ses côtés un champ œnologique pertinent. De son passage dans les vignobles du Jurançon, son ami d’enfance a tiré une approche de terroir et de parcellaire. Ni secret, ni recette. Une expérience contrôlée.

 

 

Pour marquer les chemins du rêve, « Cairn », s’adresse aux âmes voyageuses, séduites par un sentier de montagne, bordé de fleurs sauvages. C’est toute la magie d’un assemblage de manseng, restituée dans un Jurançon sec, minéral et salin. Émouvantes notes de poire, alliées à la douceur du tilleul, du miel blanc et de la vanille. Aux esprits sensuels, touchés par la volupté des parfums d’un vin d’or : « Or Pailleur ». Divinement fruité, fraîchement aromatique, sur des fragrances de fruits jaunes de l’été, abricot, pêche, mirabelle, ce bijou de petit manseng procure tous les enchantements. Experts en la matière, Simon et « Fred » ont eu envie de tester de nouvelles choses avec un copain de la Vallée du Rhône. Tenter un assemblage singulier pour finalement décrocher le graal avec « Dahu », né de l’exploration de deux cépages que tout opposait ; viognier et petit manseng. Tendrement sec, ce vin de France, aussi rare qu’improbable, porte le nom de l’animal légendaire des massifs. Les flacons bien cotés s’envolent vers la Belgique, la Hollande, la Malaisie… Voyage au pays du Tendre de Pyrène où le vin et l’amour plongent leurs racines.

 

L. d’I.

 

Vignobles de Pyrénaïa – 64110 Mazères Lezons – tél : 06 86 16 82 63 – e.mail : simon.forgue@pyrenaia.com

                 

 

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