Palmarès viticole mondial 2019, part 2

Le pourquoi du comment

publié le samedi 22 février 2020 à 08h00

Palmarès viticole mondial 2019, part 2

Pour clôturer l’année 2019 et amorcer une nouvelle décennie, dans ce second article nous vous emmenons faire un tour du monde des cépages, qui et où ! Ou plutôt, qui ou quoi est où ?

 

N’ayant jamais trop parlé des surfaces plantées ni des cépages les plus utilisés au monde, peut être à l’aube d’une nouvelle décade est-il temps de se poser et de regarder ce qu’il se passe dans le monde de la plantation de vignes… Quels sont les cépages les plus répandus dans le monde et à quoi servent-ils ? Absents de la liste, oui, mais pourquoi ?

 

Répartition des cépages

 

Voilà qui est le plus intéressant à mon sens car voici venu le temps de comprendre les modes ou les tendances...

 

  • Kyoho 365 000 Ha, forte hausse
  • Cabernet Sauvignon 341 000 Ha, en hausse
  • Sultanine 273 000 Ha , en baisse
  • Merlot 266 000 Ha, stable
  • Tempranillo 231 000 ha, en hausse
  • Airen 218 000 Ha, en baisse
  • Chardonnay 210 000 ha, en hausse
  • Syrah 190 000 ha, en hausse, 
  • Red Globe 169 000, en hausse,
  • Grenache 163 000 Ha, en baisse,
  • Sauvignon Blanc 123 000 Ha, en hausse,
  • Pinot Noir 112 000 ha en hausse
  • Trebbiano/Ugni Blanc 111 000 Ha en baisse

 

Le constat est encore plus intéressant quand on regarde la répartition. Enlevons les raisins de table, Kyoho, Red Globe et la Sultanine qui servent aux raisins secs.

 

Le Chardonnay est présent dans 41 Pays, devant le Merlot 37, la Syrah 31 et le Cabernet Sauvignon 28. Bien internationalisé également le Pinot Noir et le Sauvignon blanc, Airen et Tempranillo quand eux dépassent à peine leur pays d’origine, l’Espagne... le Grenache idem avec France et Espagne...

 

Comment expliquer cette répartition si peu homogène ?

 

Les grands absents de ce classement et pourtant des vins prestigieux, reconnus mondialement, Gamay, Nebbiolo, Sangiovese, Mourvèdre, Riesling, Grüner Veltliner. Pratiques culturales, prestige, adaptabilité, mimétisme, besoins, etc. 

 

Premier constat les variétés dites internationales sont surtout d’origine française, pourquoi ? A votre avis ? Le prestige, la renommée de nos vins et leur aura ont donné le premier coup. En effet le monde entier a voulu produire des grands bordeaux et des grands bourgognes mais hors de France... et cela un peu partout dans le monde.

 

Les rendements faciles et élevés ont aussi grâce à des pratiques culturales simples eu une grande importance sur le choix des cépages. L’image d’Epinal c’était le meilleur blanc au monde c’est le Bourgogne, et le meilleur rouge le Bordeaux... CQFD... De plus ces cépages s’adaptent assez facilement partout, même des endroits un peu chauds ou des sols un peu moyens... On a donc vu se développer des vignobles de Chardonnay, Merlot, Sauvignon blanc, Cabernet Sauvignon, un peu partout dans des plaines, des zones irrigables, etc...

 

 

Le Riesling, le Nebbiolo, le Pinot, le Grenache ou le Mourvèdre sont des cépages pointus, de vignerons, et donnent des vins très moyens en piètres conditions, même si le grenache est un poil moins compliqué dans le soleil et la sécheresse par exemple...

 

Les modes, en effet il y a des effets de tendance, selon les pays, les consommateurs, les genres, etc... On remarquera une mode NY du Pinot Grigio début des années 2000... et hop ! En ce moment le Glera explose en Italie à cause de la folie sur le Prosecco... pas impossible que l’on retrouve ce cépage dans 10 ou 15 ans dans la liste...

 

Certains ont trouvé des terrains favorables loin de leur base avec des succès surprenant, absents de la liste mais pas si loin, le Malbec de Cahors cartonne en Argentine, au même titre que le Chenin de Loire en Afrique du Sud... Ils donnent aussi des vins plutôt atypiques et donc un peu moins faciles et internationaux que les autres dominants.

 

 

 

Quelles prévisions peut-on faire ?

 

Dans un premier temps les surfaces devraient continuer d’augmenter significativement en Chine et toujours sur la même base, Cabernet, Merlot, Pinot...on ne peut pas dire que l’être humain soit prévoyant ou qu’il anticipe... ce serait contre nature, nous sommes dans le mimétisme et la réaction court terme...

 

Une recherche de nouveaux territoires, pour les plus visionnaires, altitude, exposition, climat, anticipation, car les données vont être sacrément bouleversées mais on ne sait pas à quelle échelle, ni comment !

 

L’Europe du Sud, l’Australie, la Californie, etc. doivent d’ores et déjà se poser les bonnes questions, car les surmaturités et les taux élevés d’alcool font vraiment réfléchir et on constate sur certains marchés une véritable mise en retrait par rapport à ces vins...

 

L’Europe du Nord longtemps éloignée des vignobles doit commencer à se dire qu’elle sera un nouvel El Dorado, idem en Amérique du Nord ou territoires continentaux...

En revanche l’Hémisphere Sud, Afrique et Océanie seront à la peine, dur de descendre plus au sud pour certains...

 

 

Concernant les cépages, selon les zones ou les altitudes, les sols etc... on peut envisager que des grands cépages à succès comme le Tempranillo, le Sangiovese, pourraient trouver de nouveaux territoires de conquêtes... et pourquoi pas le Gamay, le Nerello Mascalese, le LLedoner Pelut, qui ont fait leurs preuves avec de petits rendements et des vins de grande qualité...

 

Je rêverais personnellement du développement de ces cépages plus rares, dans des zones un peu oubliées, parfois montagneuses, ou sur des collines exposées au nord, des Assyrtiko plantés en Patagonie, ou sur les flancs des volcans américains... des zones de l’Asie non plantées verraient le jour, avec des choix vastes pour leurs populations locales, et le besoin de faire traverser le monde à une bouteille de vin diminuerait...

 

 

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