Vins du Monde : direction le Japon

Vins étrangers

publié le samedi 20 janvier 2018 à 10h00

Vins du Monde : direction le Japon

Récemment, la Winameeteam a commencé le manga Les Gouttes de Dieu écrit par Tadashi Agi et dessiné par Shu Okimoto. Distribué en France chez les Editions Glénat, il se décline en 44 tomes et publiés de novembre 2004 à novembre 2014. Voici le résumé de l'éditeur pour ceux qui aimeraient le découvrir : "Lorsque le prestigieux œnologue Yutaka Kanzaki décède, son testament est clair : son extraordinaire cave reviendra à celui de ses deux fils qui résoudra 12 énigmes concernant 12 vins. Il découvrira alors un 13ème et mystérieux vin, inconnu de tous, surnommé "Les Gouttes de Dieu". Une chasse au trésor sous forme d’enquête policière va confronter les deux frères aux caractères et parcours opposés… Mystères et investigations se succèdent autour des crus les plus prestigieux, pour les deux frères ennemis qui se livrent à une véritable course-poursuite. Au travers de cet affrontement, le scénario conduit le lecteur dans une découverte de l’univers du vin, son langage, ses particularités, ses traditions."

 

Du coup, on s'est posé la question de savoir comment se passait la viticulture au Japon, souvent plus connu pour le saké, la bière ou l'umeshu. Et effectivement, le Japon fabrique bien du vin mais le vin "japonais" à proprement parlé, ne constitue qu'un quart de la production nationale en terme de cépages natifs car les vignes sont toutes jeunes. Les trois quarts restants proviennent de grappes importées du Chili principalement. Aves les normes internationales en vigueur et en vue de ne pas tromper le consommateur, les "vins japonais" qui en ont la mention sur leur bouteille doivent être composés d'au moins 85% de raisins issus des vignes nippones. 

 

De par sa faible production, le vin japonais est une denrée rare qui reste même plus onéreux que les vins exportés. Alors pourquoi avoir commencé à faire du vin ? Il faut remonter au XVIème siècle avec l'arrivée des premiers européens sur l'archipel de l'Empire du Soleil Levant. Attribué au fameux "vin de messe", les Jésuites seraient les premiers à y avoir confectionné du vin. Pendant les années 1870 (fin de l'ère Edo - début ère Meiji) où se mettent en place les premières vinifications, le vin est un produit plutôt populaire et le Japon se situe même au 15ème rang mondial des pays consommateurs. Quant à l'exportation de leur propre vin, il faudra attendre environ un autre siècle pour qu'elle se mette réellement en place. Les Jeux Olympiques d'été de Tokyo 1964 et l'Exposition Universelle d'Osaka en 1970 ayant forcément favorisé les échanges multiculturels et commerciaux. La capitale nippone recevra d'ailleurs à nouveau les Olympiades en 2020, ce qui devrait créer un nouvel essor de leurs produits, tous secteurs confondus.

 

 

Le principal cépage japonais est le Koshu. Raisin à chair blanche et à la peau rose, il est souvent cultivé en treilles sous forme de pergola (photo ci-dessus). Ce type de raisin est spécifique au Japon et convient au climat rugueux de la région du Mont Fuji. Il serait probablement le plus ancien selon des notes retrouvées dans les mémoires du temple Daizen (718) ou encore d'Ameniya Kageyu (1186) qui font référence à la culture de la vigne et du raisin. Mais à l'époque, il s'agit bien entendu de consommation du fruit tel quel et non de la boisson fermentée en cuve qui sera mise en place en 1870 (cité plus haut) par Yamada Hironori et Takuma Norihisa. Le cépage Koshu serait arrivé de Chine sans doute importé pour ses vertus médicinales tel que l'indiquent plusieurs historiens et c'est au fil des siècles qu'il s'est fait au climat et au sol volcanique qui lui donnent cette typicité si particulière. Il fait partie de ces cépages qui ne s'exportent pas, il ne pousse désormais bien que sur sa terre d'accueil devenue sienne. 

 

Mais on trouve aujourd'hui, suite à bon nombre de croisements, des hybrides tels que le Muscat Bailey A, qui trouve son origine au début du XXème siècle au Japon. Pourquoi passer par des hybrides ? Parce que le climat de mousson avec forte chaleur, humidité et soleil caché par les nuages en plein été sont des conditions qui se prêtent mal à la culture de la vigne et à la production de raisins sains. On trouve donc aussi des cépages importés plus connus comme le Merlot, le Cabernet, le Chardonnay ou bien le Pinot noir. On compte quatre grandes régions du vin au Japon : Yamanashi à côté du Mont Fuji, Nagano, Hokkaido et Yamagata. Comme pour d'autres vins du monde, tels que les australiens, chaque région du Japon revendique sa propre production de vin.

 

Le "Koshu of Japan", association qui promeut le cépage de l'archipel, croit en son raisin et en son vin qui a même déjà reçu des prix lors de concours internationaux. C'est d'ailleurs lors du passage de l'association en France que les connaisseurs ont pu goûter les différentes cuvées issues de ce cépage. Pour comparer avec des vins de chez nous, ils l'apparentent grosso modo à l'intermédiaire d'un Riesling sec et un Ugni Trebbiano. Pour citer les 5 du vin : "Le toucher est délicat, presque soyeux ; l’acidité bien présente et les parfums subtils mais pas expansifs. Les couleurs sont très pâles, sauf pour ceux ayant fréquenté du bois."

 

Les japonais s'intéressent dorénavant à la vinothérapie comme ceux mis en place par la marque bordelaise Caudalie mais là pas de chichi, on verse quelques cuvées de beaujolais  dans le spa en ajoutant un petit colorant qui rappelle la jolie violine du raisin et hop, on se baigne dedans... même habillés pour certains, surtout si vous êtes tatoués, ce qui est parfaitement interdit dans certains établissements ! Ces mêmes bains existent aussi en version thé, café ou saké :-)

 

Photo : © Reuters - Toshi Maeda / Japonfacile.com

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